Exemple de mise en œuvre et d’usage des ces méthodes en projets de conception
Des tiers-lieux pour concevoir?
Initiatives locales
Groupes de personnes, partageant des valeurs sociales fortes, tentant de développer par eux-mêmes des solutions à des problèmes qu’ils rencontrent (tels qu'ils les perçoivent), en adhérant à des critères qui s'écartent de ceux des institutions traditionnelles (voir Gernert et al, 2018)
Avec des contributions volontaires, un fort degré de participation dans la prise de décision, et une cause partagée (Grabs et al, 2016)
Emergeant dans des espace où les compétences et savoir-faire sont développés autour d’une initiative (Smith, Stirling, 2017)
Engagement: « integration of local communities, empowerment, proportionality, low intensity, conviviality within small-scale and low-tech solutions » [Tyl and al, 2018]
En conception
De nombreuses initiatives: fab labs, living labs, low tech, « tiers-lieux » créatifs
Groupe fondé sur le DIY/DIT, interceptant les hacker culture (plus centrée sur les soft),
intéressé par la création de nouveaux produits/services ou par le détournement, la réappropriation de l’existant.
Généralement supporté par de l’open source hardware.
“translate technologies suitable for degrowth societies into goods and services designed for the well-being of communities, through a common approach, and far from profit” [Tyl and al, 2018]
Exemple : Exemple d’espace pour des projets de conception en utilisant ces méthodes
La Bonne Fabrique, a grassroot initiative situated in the village of Sappey-en-Chartreuse, near Grenoble. La Bonne Fabrique offers a coworking space, a microbrewery, a workshop (FabLab), and a shared garden. This grassroot initiative was created to propose a space where all the inhabitants of the village can meet and be creative together, and to boost the economy of the village. La Bonne Fabrique fundamentally cares about ecological and social issues. The members of La Bonne Fabrique try to have the lowest impact possible on the biological environment, and care about social issues they address.
FabMSTIC is a Fablab created and managed by the university of Grenoble. Students, professors, researchers and entrepreneurs of the university have access to the facility proposed by the FabMSTIC. The goal is to teach the unskilled members the best way to manufacture an object, and to offer free access to means of production to the skilled people.
Repair Café SMH is a workshop constituted by an association. The members of the Repair Café want to fight against industrial products obsolescence, by fixing them. They also teach repair skills to any interested person, especially young people, to spread their state of mind and to give people autonomy in repairing. They are particularly concerned about low income people, and desire to prevent them from losing money with the purchase of a new machine.
LowTech Lab Grenoble is a workshop that wants to promote low technology solutions to a large audience. The members design systems with recovered materials and affordable tools. Those projects have two purposes : displaying project concepts during local events in accordance with their values, and creating a community transmitting knowledge via Moocs, the website, forums, feedbacks and via higher education systems. A project follows five steps: 1.Exploration of the possibilities, 2.Experimentation of a solution, 3. Documentation of the results, 4.Sharing of the documentation, 5.Transmission of the knowledge.
La Myne: Emmanuel Laurent est concepteur il se rapproche dans ses activités d’une posture qu’on pourrait qualifier de « LowTech », réalise des prototypes de systèmes techniques en atelier et sur le terrain. Il est membre de La Myne, qu’il définit comme « un collectif de personnes qui agit, expérimente et partage des valeurs d’open-source, de faire évoluer le monde. D’être bien-traitant avec les gens ». Nous sommes venu ensemble retracer son projet de cuisine LowTech.
Fablab L’Atelier: Adel Boughamni gère et anime le FabLab l’Atelier. Le lieu est situé à Bar-sur-Seine, les adhérents peuvent utiliser différentes machines (imprimantes 3D, outils de modélisation, découpe..) afin de réaliser principalement des prototypes et de la personnalisation d’objet. Le projet retracé a été celui de la conception de visières covid durant le premier confinement.
Récapitulatif des méthodes discutées
Analyse par le terrain
Force de ces méthodologies proposées
réaliser un audit / état des lieux / analyse d’un outils / service / projet existant davantage qu’une re-conception de ce produit.
favoriser la mise en œuvre d’un « cahier des charges fonctionnel social », ou permettre de clarifier le positionnement d’une entreprise en terme d’impact social.
emploient des éléments « évocateurs » pour un concepteur, sous forme de question (Design social), cases (Business model canvas) ou du lexique particulier (Matrice des technologies conviviales). Méthode par vision: favorise la réflexion sur une stratégie en sortant des contraintes actuelles et en se projetant sur un futur idéal.
envisager une réflexion un peu plus radicale, qui va au-delà des processus classiques en éco-conception.
Faiblesse
favorisent l’analyse, mais au détriment d’une capacité à dépasser ce stade pour amener une re-conception du produit/service.
Éloignée de l’éco-conception plus traditionnelle et décalées par rapport aux besoins des concepteurs.
cloisonnement des dimensions sociales, environnementales et économiques, ne favorisant pas les causes à effet pouvant exister entre ces dimensions.
problème de sémantiques et de terminologie: la notion de « fonction sociale » et « partie prenante future » (Méthode double flux), questions très orientées concernant le Design social, ou la difficulté de prise en main de ces notions de Illich, qui peut être perçue négativement (Matrice des technologies conviviales).
manque de cadrage au début du processus. Par exemple, la matrice des technologies conviviales reste difficile à aborder, sans logique propre, tandis que la méthode double flux soulève de nombreuses questions au démarrage d’une session : sur la temporalité, sur l’identification des parties prenantes futures, … De même, la multitude des cases dans le Triple Layered Business Model Canvas rend difficile le démarrage de l’analyse.
Menace quant à l’utilisation de ces méthodologies
De cette analyse, deux grandes menaces peuvent émerger.
La première est une menace de temps. Les différentes méthodologies analysées demande à une équipe projet beaucoup de temps. Les dimensions analysées sont effectivement complexes, interprétables par chaque concepteur, et donc des séances de travail plus longue que des outils de conception plus traditionnel.
Une deuxième menace, évoquée dans ce tableau, est un décalage possible entre les attentes des éco-concepteurs et la réflexion proposée dans ces méthodologies. Ces réflexions sont en effet articulées autour de la dimension sociale, d’une analyse socio-politique, ou encore de prospective, qui peuvent être éloignées des habitudes des concepteurs.